Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

médiathèque jacques duhamel sanary sur mer

  • Encore Berthe Morisot.


    Quel plaisir de lire la biographie que Dominique Bona a consacrée à Berthe Morisot ! C’est touchant de voir combien son destin s’affirme peu à peu et qu’elle arrive progressivement à savoir ce qu’elle a vraiment envie de peindre, et comment, arrivant à être vraiment elle-même, en dépit des tourments qui sont les siens et des contraintes sociales de son temps. Une phrase relevée page 217 de l’édition de Poche n°15347 : « Elle cherchera en elle la source de sa lumière. » Ne devrions-nous pas tous faire ainsi, quelle que soit notre vie ?
    Et puis, au fur et à mesure des pages, quand un tableau est cité, aller le regarder dans un des livres empruntés aussi à la bibliothèque ou ceux qui sont à la maison ou sur le site du Musée d’Orsay ou du Musée Marmottan. « La chasse aux papillons », « Jeune fille sur un banc », « Paysanne étendant du linge », ou son propre « Déjeuner sur l’herbe » …
    C’est très clair, tout cela.

  • Highlands, au-delà de ce qu’on a perdu.


    Lecture de « Highlands », de Jérôme Magnier-Moreno.
    Livre emprunté à la médiathèque Jacques Duhamel de Sanary-sur-Mer, cote RP MAG. Publié en 2024, Ed. Gallimard, collection Le sentiment géographique.
    L’écriture et les tableaux qui accompagnent le récit au point d’en faire partie sont superbes.
    En lisant ce livre, j’ai pensé à ce que disait Hermann Hesse de la terre natale qui est bien souvent notre enfance ; ce moment de notre vie où les choses semblent si stables, éternelles sans doute, qu’il arrive bien souvent, quand un désastre nous touche alors que nous sommes devenus grands, qu’on veuille rembobiner le fil de notre histoire pour revenir à cet instant là pour reprendre souffle, s’abriter, être consolé dans cette « pure soie de l’enfance » (p. 72), tout remettre dans l’ordre.
    Mais comme l’auteur le constate en repartant dans les Highlands où il fut si heureux, un été de son enfance, avec sa mère aujourd’hui disparue et alors qu’il vit une rupture, on ne peut réellement revenir au vrai lieu de notre enfance car s’il fût, il n’est plus, il ne peut plus exister – et c’est normal, c’est le cours de la vie, cela.
    C’est qu’on a grandi et qu’il s’agit, un jour, de cesser de construire le présent uniquement par rapport au passé.
    On aura beau revenir en arrière symboliquement en retournant là où on a été heureux et insouciant, quand une mère ou un être cher pansait les bobos ou tenait la main pour ne pas qu’on se perde sur le chemin ou berçait tendrement après qu’on se soit réveillé d’un cauchemar en disant « c’est fini, c’est fini, là… n’aie pas peur » ; on aura beau convoquer toutes les ombres et mêmes les amis des ombres ; on est devenu grand, un jour.
    Oui, vraiment, un récit très beau sur ce qui n’est plus.
    Oui, toujours regarder au-delà de ce qu’on a perdu.